Qu’est-ce qui fait un bon MOOC?
Référence: Matthieu Bonne, Le MOOC idéal"
Un public bien ciblé
Ne versons pas dans la philanthropie béate : un MOOC est un produit qui doit trouver ses clients. S’il se trompe de public (et trompe son public…), tout le reste compte pour du beurre.
Des supports de cours dignes
D’un point de vue commercial, le business model des MOOC repose soit sur les options payantes (certificat, parcours personnalisé), soit sur le gain de réputation pour l’établissement qui le propose ; alors mettre en ligne des vidéos en 320p dans un cours prétendument innovant, c’est comme diffuser une plaquette publicitaire truffée de fautes d’orthographe…
Des enseignants performants
Le principe des mail bags (forum de messages) de "The French Revolution" permet à l’enseignant de commenter, à chaud, les discussions de la semaine en cours, et de préciser ou corriger des points litigieux.
Un contenu conçu et travaillé avec soin
- toujours citer les sources utilisées, de la publication scientifique à l’image tirée de Wikimedia Commons ;
- plus généralement, respecter la netiquette (format des documents, gestion des trolls…) ;
- si l’on utilise des diapos (slides) dans les vidéos, les restreindre aux illustrations, aux citations et (éventuellement) aux mots essentiels: ne surtout pas en faire un doublon des propos de l’enseignant (cf MOOC IDEA, réaction immédiate : on zappe la vidéo et on se contente de lire les slides) ;
- oser mettre un peu d’humour (dans les vidéos comme dans les quizzes) ;
- encourager les étudiants au fil des semaines, mais ne pas les infantiliser (cf « Creativity, Innovation, and Change« , rédhibitoire) ;
- poser des questions pour inciter les apprenants à donner leur avis sur le forum (« Emergence of Life » le fait très bien) ;
- récompenser l’investissement des étudiants, même lorsqu’ils ne peuvent pas s’offrir un certificat payant (un OpenBadge, par exemple, ne coûte rien à mettre en place) ;
- proposer des activités optionnelles, si possible plus ou moins chronophages (si le seul « bonus » possible prend 5 heures, peu d’étudiants s’y lanceront)…
Co, Co, Co
Non, pas cocorico, mais Communication, Collaboration, Communauté. Ce qui différencie le plus un MOOC d’un cours en ligne, c’est que l’on n’y étudie pas chacun dans son coin. Travailler à plusieurs, échanger des opinions, s’entraider, c’est une source inépuisable de richesse, tant au niveau de l’apprentissage en lui-même que comme invitation à la découverte.